Cette réplique on vous l'a déjà servie. En version décodée, elle donne à peu près :« Oui, mais ce que tu viens de dire, ce n'est qu'un jugement. » (vous avez entendu le ton légèrement dédaigneux ?) Qu'est-ce qu'on sous-entend par ce genre de propos ?
Généralement ça vise à exprimer un certain dénigrement de ce que l'autre a dit. « Un jugement, c'est bien connu, ça ne vaut pas grand-chose » . « Un jugement c'est relatif donc non discutable. » « Un jugement en vaut un autre. » Et ainsi de suite...
L'affirmation en titre (en soi un jugement d'évaluateur) n'est pas acceptable dans ce sens. Pourquoi ? Si c'était vrai on ne pourrait simplement plus vraiment discuter.
« Lorsque nous argumentons, nous argumentons à propos de jugements ! »
Une argumentation c'est un enchaînement de jugements. Argumenter c'est constamment clarifier et évaluer des jugements. Ce n'est que ça ;-) Donc, dénigrer le mot jugement comme quelque chose de presque sale et inutile, ça n'a pas de bon sens. Savoir distinguer les types de jugements c'est utile. Comme l'écrit Michel Blais dans son cours en ligne :
« Savoir identifier un jugement de prescription qui se camoufle sous le masque d'un jugement observation, c'est éviter le piège d'un conflit de valeurs sans issue. Savoir identifier un jugement d'évaluation, c'est souvent éviter de se faire passer une préférence pour un fait. »
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